samedi 20 février 2010

Fresh Voices

Fresh Voices is coming up... the apprentices' showcase. We're pretty ready, teching on Monday and opening on Friday (closing on Saturday). Official dress rehearsal on Thursday. Unofficial dress rehearsal - meaning, if we mess up we can start again - on Wednesday.
There are still a lot of things to tweak, to make better. I'm realizing to what extent we are lucky to be doing just exactly precisely what we are doing. Realizing that having a space to express ourselves is, truly, a blessing.
And that, well, it might not last forever. Touchstone, the apprenticeship, over in June!
What the **** am I going to do with myself then?
Just starting to think about this. Unclear, many perspectives and possibilites, but nothing pulling me towards one definite direction. I kind of like that. I kind of like that a lot. It's just a matter of not getting lost in the beauty of indecision.

So, for those of you who will not make it to Touchstone for Fresh Voices, if you would like to have a peak, here are a few pictures from my solo piece and the duo I'm doing with Zach. It's all a learning experience. And some of the stuff we're doing may be a bit obvious. But sometimes, it can be good to get rid of the obvious by expressing it. So, we're talking about a failed relationship. Me, girl, Zach, guy, what are we going to write a play about? A couple. Obvious. But, on the other hand, why not? Why deny ourselves the opportunity to write a piece about relationships?

In my solo piece, I'm talking about Alzheimer's. It has been written about a whole lot. I'm not going to bring anything particularly new to the debate, but hopefully something from my piece will be honest, and touching. I'm still working on that. Because Alzheimer's is a reality in my family's life, I find it hard to approach the subject candidly. But that's also why I chose to work on that theme. Fresh Voices is all about challenging ourselves. And I feel like we have been doing that. We'll see if the audience appreciates the effort...!


Photos from the solo piece Wanderings

Me as the puppeteer and Elena, the puppet representing an Alzheimer's patient.



Me as Elena's younger self and Elena the puppet as her older self.


Photos of the duo - we don't have a name for it yet...


Gus and Fiona in a Scottish pub. They are Celtic football fans, and were previously a couple. Still some unresolved issues there...



Gus and Fiona watching the match on tv, not so happy about what the players are doing:
"You could play some actual football instead of this pissin manky mandgy shite! You're not David Fuckin Beckham beating your nob on Rodeo Drive, you're a fuckin poster boy for Celtic! And if I catch you pulling this shite again, I'll set your mam on fire and make her shit hedgehogs!"

(excuse the langage, but they are Scottish hooligans after all. And the hedgehog line was apparently heard in a pub, for real!)

Gus and Fiona in a fantasy dance scene, involving a football and emotional intensity (what they can't express in the naturalist setting of the pub)


Gus and Fiona dancing - and Fiona (Anne, really) needs to look up at her partner instead of staring at her feet!! (note to self - stop doing that).



Zach about to do a hand stand on top of a soccer ball - Ah, choreography, you gotta love it!


About to be lifted up!

dimanche 14 février 2010

Aragon, Aurélien, Amour, St Valentin

Je lis Aurélien d'Aragon, et je suis fascinée par cette écriture, une prose qui respire le poétique, un roman plein d'ellipses. Je me souviens avoir lu les premières pages au Gibert Jeune de St Michel, et je ne sais plus pourquoi je n'ai pas tout de suite acheté le livre. Par restriction, je crois. Acte d'auto-censure dont je suis trop capable quand je veux vraiment quelquechose. Donc j'ai laissé Aurélien sur la table du Gibert, au dernier étage, à la "pochothèque"... pour finalement l'acheter six mois plus tard à la FNAC, quand j'étais en vacances à Paris cet hiver. Cette fois-ci, pas d'hésitation. Le livre m'appelait. Et quand un livre appelle si clairement - Lisez-moi!- il ne faut pas se dérober.

De belles pages sur l'amour. Pour Aragon et Aurélien, c'est un sentiment contradictoire. D'où cette affirmation, p. 258: "La contradiction, l'hypocrisie sont les éléments constitutifs du véritable amour, on ne pourrait les en arracher sans le tuer."
Je ne sais pas quoi penser.

La scène entre Aurélien et Bérénice, dans le bistro anglais... il faudrait tout recopier pour sentir l'ampleur de la scène, cet érotisme retenu, mais peut-être que ce passage renseignera un peu l'atmosphère.

... "Mais pourtant... j'ai besoin de savoir... vous allez partir?

- Dans huit... dix jours..."

Il but une grande gorgée de stout, s'essuya les lèvres avec la serviette de papier: "Dix jours... c'est une minute... et songez à tout le temps perdu ... pourquoi avons-nous perdu tout ce temps?"

Elle hésita, avant de répondre. Elle sentait bien qu'accepter de répondre, c'était tout accepter, c'était l'irréparable. Elle leva sur lui ses diamants noirs: "Nous ne l'avons pas perdu", dit-elle et sur la table sa main droite se posa sur la main gauche d'Aurélien. Il tréssaillit, et ils se turent. Ils goûtèrent cet instant banal comme peu de choses dans leur vie. Enfin, Aurélien, le premier, murmura: "Je ne savais pas, Bérénice... J'ai mis très longtemps à savoir..."

C'était une excuse. Elle ne demanda pas ce qu'il avait mis si longtemps à savoir. Elle le savait. Elle venait de lui donner le droit de l'appeler Bérénice. Il reprit: "Pour la première fois de ma vie..."

Ces mots-là étaient trop forts pour elle. Ses lèvres eurent le tremblement qui en faisaient apparaître les sillons délicats. Il crut qu'elle allait retirer sa main qui était comme une feuille. "Je ne vous crois pas", dit-elle, et il n'éprouva pas le besoin de dire: Croyez-moi, je vous en prie, parce qu'il sut que cela voulait dire : Je vous crois. Il fit tourner son poignet, glissa sa grande main sous la main frêle et creusa sa paume pour la receuillir comme une goutte d'eau. Ses doigts allongés dépassèrent la main, remontèrent sur les douces cordes qui soulèvent la délicatesse des veines. Il les appuya. Il sentit le sang battre. Il songea qu'il touchait le lieu saint des suicides, bleu comme le ciel, bleu comme la liberté:
"Je ne voulais pas y croire, - dit-il encore, - c'était si nouveau... Cela doit être terrible pour un aveugle la première fois qu'il peut voir le jour...

pp.232-233, collection folio plus

samedi 6 février 2010

Encore du tango

D'abord, je m'excuse pour l'affreuse horrible faute de conjugaison que j'ai faite dans ma dernière entrée de blog. La faute a été corrigée, mais j'en ai encore un peu honte... je dirai juste qu'il faut que je révise le passé simple!

A part ça, voici une petite vidéo d'un tango sur la chanson de George Harrison While my guitar gently weeps. Pas de grands moments de passion à la Carmen, mais de la tendresse et de l'intimité. Et puis les pas! On a l'impression qu'ils glissent...

mercredi 3 février 2010

Tango!

Et Anne découvrit... le tango argentin.

Et Anne comprit enfin que la raison pour laquelle elle ne se tenait pas droite était parce qu'elle tassait toute la partie haute de son corps dans son bassin. Révélation d'un mercredi soir.

Avec la fin des boums, des soirées de lycée et des rocks dansés avec de bons amis, j'ai toujours cherché cette connexion, ce jeu de la danse à deux. J'ai trouvé un cours de danse impro/danse contact l'année dernière à Paris, et maintenant le tango argentin à Bethlehem.

Ce qui est bien avec la danse - et surtout la danse à plusieurs - c'est qu'on communique sans avoir à parler. On partage sans avoir à chercher des sujets communs. On vit ensemble, le temps d'une danse, d'un cours. C'est chouette!

Le tango argentin, tel qu'il est enseigné par ma prof, consiste davantage à sentir les mouvements de l'autre qu'à élaborer de somptueuses chorégraphies. Les trois minutes d'un tango sont trois minutes partagées entre deux personnes. Une conversation corporelle. Un même désir de légereté. Tendre vers l'immatériel, vers la connexion la plus précise et poignante.
Et la chanson s'arrête et on recommence, ou bien on sourit, on se salue, et on s'en va.