samedi 26 juin 2010

Les médias français sous surveillance

Le 7 avril 2009, je m'étais fait du souci à propos de l'avenir de France Inter, et je m'interrogeais sur la réelle liberté de la presse en France. Et quest-ce que j'apprends aujourd'hui? Les deux humoristes irrévérencieux de la station - Stéphane Guillon et Didier Porte - sont virés!!!
Je m'y attendais, mais en même temps je suis quand même tristement surprise, navrée.
Voici la lettre ouverte envoyée par l'ensemble de la rédaction de France Inter aux auditeurs:

---------------------------------------------------------

La société des journalistes et la Société des producteurs de France Inter adressent une lettre aux auditeurs de la chaîne. La voici

Lettre ouverte aux auditeurs de France Inter
Chers auditeurs, C’est à vous que nous souhaitons nous adresser après l’éviction de Didier Porte et Stéphane Guillon. Evictions que nous avons apprises, comme vous, en écoutant l’antenne ce mercredi. Nous sommes sous le choc de ces annonces aussi brutales qu’incompréhensibles. Que se passe t-il dans notre radio, celle que vous aimez et celle que nous fabriquons ? Ce qui se joue à France Inter, au-delà même des personnes concernées, nous semble lourd de symbole quant à l’identité de votre, de notre radio. Nous vivons un tournant qui nous inquiète dans l’histoire de cette station. Nous, personnels de France Inter, partageons un attachement indéfectible à la liberté de ton, à l’impertinence, à l’exigence, à la différence et c’est ce que nous défendons tous les jours à l’antenne. Ce qui a fait le sel et la valeur de cette station depuis tant d’années ne peut devenir un simple argument publicitaire vide de sens. Ces valeurs dont nous sommes fiers et qui représentent l’ADN de France Inter, se trouvent remises en cause et gravement menacées. Avec le renvoi de ces deux humoristes se pose la question de la garantie de notre indépendance. De très nombreux membres du personnel de France Inter, techniciens, réalisateurs, attachés de productions et assistants d’édition, se joignent à nous, journalistes et producteurs pour vous adresser ce message. Etre une radio de service public a un sens. Vous auditeurs, nous personnels de France Inter, devons veiller à en garantir la pérennité !

24 Juin 2010


--------------------------------------------------------------------

Et ci-joint une excellente chronique de Guillon. Juste, dévastatrice et déprimante:

http://www.lepost.fr/article/2010/06/21/2122816_stephane-guillon-compare-les-bleus-au-gouvernement-un-tacle-bien-appuye.html

2 commentaires:

Anonyme a dit…

I've been distracted by the World Cup but a friend told me about all this going on at France Inter. Like you say, how depressing. I find it really shocking and wonder what will come of it? Dani

Anne Losq a dit…

Here's part of an article from le JDD.fr, about how the whole programming is changing in the station.Since I used to listen to France Inter all the time, I recognise the shows that are being taken off the air. "Et pourtant elle tourne" was a great magazine about world news and culture, "Esprit critique" was the only cultural portion of the morning news program... it's all very worrisome.
------------------------------
"Le malaise est en réalité plus profond. Pour imprimer sa marque, Philippe Val, nommé par Hees, lui-même installé par Nicolas Sarkozy, réorganise profondément la radio. Des émissions maison sont supprimées (Esprit critique, Et pourtant elle tourne…), cinq "producteurs" extérieurs doivent quitter la station avec leurs programmes (comme Parking de nuit, dont c’était la dernière vendredi soir), des cadres sont menacés ou licenciés.

La grille de la matinale subit aussi de profonds changements avec l’arrivée du duo Audrey Pulvar (6-7 heures), qui avait mené une interview pugnace de Sarkozy en 2007, et Patrick Cohen (7-9 heures). Avec peut-être aussi le remplacement de la grande interview politique de 8 h 20 par un débat contradictoire. "Serions-nous en pleine “berlusconisation” de Radio France?" interroge Jean-Eric Ziolkowski, représentant CFDT, qui alerte sur d’autres suppressions d’émissions à France Musique et France Culture."