lundi 13 avril 2009

Souvenir de rock

Hier, je suis allée à mon atelier d'écriture mensuel (on se retrouve dans un appartement, on écrit et on mange - c'est génial) , et le thème de la journée était "le rock" puisque c'est le sujet d'un concours de nouvelles auquel on participe. Un des exercices du matin consistait à se souvenir d'un moment marquant en lien avec le rock - que ce soit l'esprit rock, la musique en elle-même ou le sentiment de liberté qui lui est associé. Je me suis souvenu d'un moment marquant dont on parle toujours avec ma soeur. Stéphanie: "tu te souviens de la fois où t'écoutais Led Zeppelin dans ta chambre, et que j'avais l'impression que tu étais en train de faire... je ne sais pas exactement, mais quelquechose d'un peu effrayant?"
Voilà le résultat (c'est un exercice, donc rien de transcendant, mais c'est un bon souvenir que j'avais envie de retranscrire):


C'était en seconde, et David, bon ami et découvreur perpétuel de nouvelle musique, était tombé sur Led Zeppelin. Il ne parlait que des solos incroyables de batterie d'une demi-heure, et des guitares à deux branches. Un jour, sans que je lui demande, il me tend un cd gravé et me somme de l'écouter le soir-même.

Dans ma chambre, j'insère le morceau de plastique dans le lecteur, en toute insouciance, en toute ignorance. Je ferme la porte, je m'allonge sur mon lit, et j'écoute, les yeux ouverts. Distortions et ondes modulées, stridences, stridulations. Putain, c'est ça le son psychédélique! Vacillation de tous les repères, les cordes suraigues, le rythme sourd et les claviers aux notes longues m'emmenent sur une vague de non-sens harmonique, et vers un état second. Je ne sais plus où je suis, le plafond blanc que je voyais sans regarder s'est transformé en toile projettant les détails de mon esprit troublé.

Combien de temps dure le morceau? Aucune idée, le temps prend une autre valeur, s'éclipse devant le son souverain. Je ne m'aperçois pas tout de suite que la tête de ma soeur est dans l'entrebaillement de la porte, et qu'elle a l'air soucieux.
- ... Anne... ça va?
Surprise de voir quelqu'un percer le mur du son, je réponds, un peu sonnée, quelquechose comme "ça va". La chambre redevient chambre, le plafond redevient plafond.
Mais j'ai entendu, j'ai écouté, et ça m'a un peu changée.

1 commentaire:

David a dit…

Flatté par la mention. Great blog, carry on.

PS: J'en ai des bien à te faire écouter pour quand je rentre du Brésil. Peut être pas autant qu'espéré mais quand même...
http://www.youtube.com/watch?v=Jwl2efZPX8A